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Un coauteur jugé cinq ans après les trois autres aux assises du Brabant wallon - Dix-huit ans pour l'attaque du vieil homme

La cour d'assises du Brabant wallon jugeait cette semaine Nicolas Anthonis, quatrième suspect d'un vol aggravé par un homicide involontaire commis en 1988 à Bonlez. Les trois autres, Istvan Farkas, principal accusé, Joseph Scheneberger et Marcel Cambier, deux complices, avaient été condamnés respectivement à 20 ans de travaux forcés, à 3 et 2 ans de prison en septembre 1990. C'est lors d'une banale dispute avec sa femme, après le premier procès, que fut révélée la participation d'Anthonis à l'agression contre Fernand Ruelle, alors âgé de 93 ans.

Au terme de cinq journées d'audience, l'avocat général de le Court a évoqué l'agression contre le vieil homme ligoté, bâillonné, battu, qui succombera deux heures plus tard. Le ministère public a stigmatisé l'indifférence d'Anthonis lors du procès de Farkas, lui reprochant aujourd'hui de se faire passer pour une victime de Farkas. Dans cette affaire, il y a deux meneurs professionnels et deux suiveurs occasionnels, dit M. de le Court, rappelant sa spécialité d'agresser des gens chez eux et sa tendance à maquiller la réalité pour s'attribuer le rôle de persécuté.

Ce n'était pas l'avis de la défense. Pour Me Joelle Vossen, Anthonis ne devait pas prendre part à l'agression, mais il y fut mêlé par la force des choses. Elle s'est référée au réquisitoire prononcé lors du premier procès pour décrire le rôle des protagonistes : Farkas avait le rôle principal, Schneberger un rôle secondaire mais important. Pas un mot sur Anthonis auquel on veut faire aujourd'hui endosser la responsabilité. Pour la défense, Farkas fut le véritable meneur. Me Vossen estime aussi - en dépit des déclarations de Schneberger contredites par son épouse - que rien n'a été volé et qu'il n'y a même pas eu tentative.

A la défense également, Me Christine Calewaert a demandé aux jurés de répondre par la négative aux questions relatives au vol et à la tentative. Ce qui aurait abouti à un acquittement technique.

Après trois heures de délibération, le jury a rendu, par 7 voix contre 5, un verdict de culpabilité concernant la prévention de vol aggravé par l'homicide volontaire. Puis, dans un second délibéré avec le jury, la cour s'est ralliée à la majorité.

Hier soir, Antonis a écopé de 18 ans de travaux forcés. Le procureur général en avait requis vingt.

Bron: Le Soir | 9 Maart 1996