Lors de ce test, Bouaroudj a répété les propos qu’il avait tenus deux ans après son acquittement aux assises en 1988 lorsque venu chercher une indemnité de l’Etat belge pour ses 22 mois de détention "inopérante", il avait "bavardé" avec les enquêteurs au palais de justice de Mons. En "bon prince" il avait reconnu avoir participé en compagnie d’Adriano Vittorio, le "chef" de la filière boraine, à des repérages de magasins pour préparer des vols. Et de désigner les endroits visités: "le Colruyt de Nivelles, le GB à Houdeng-Goegnies et un magasin à Bruxelles".

Eddy Vos, l’ancien chef d’enquête de la cellule "tueries" à Jumet s’est confié récemment au journaliste de la DH, Gilbert Dupont. Dans l’interview la plus récente du samedi 16 septembre, intitulée. "Voici, selon moi l’explication possible des tueries du Brabant", Eddy Vos commence par indiquer que pour lui la véritable raison des tueries doit se trouver dans "la première vague", c’est-à-dire les faits de 1982-1983. Et d’ajouter "je pense surtout au fait qui se démarque, celui du Colruyt de Nivelles. Je pense que les auteurs savaient très bien comment manipuler une enquête judiciaire, lier volontairement les faits et brouiller les pistes". Dans sa précédente interview, Eddy Vos n’hésite pas à dire "que les auteurs ont été plus intelligents que nous". A-t-il en tête un profil particulier?

(...) Eddy Vos connaît bien le dossier judiciaire. Bon nombre de PV de synthèse dans l’enquête portent sa signature: déstabilisation, racket, piste politico-criminelle, extrême droite. Mais arrêtons-nous sur la fin des années 90, lorsqu’il dresse le PV relatif aux déclarations faites par Kaci Bouaroudj, l’un des accusés de la filière boraine après son passage au polygraphe. Une étape de procédure à laquelle pas mal de suspects anciens ou nouveaux ont accepté de se soumettre.

Lors de ce test, Bouaroudj a répété les propos qu’il avait tenus deux ans après son acquittement aux assises en 1988 lorsque venu chercher une indemnité de l’Etat belge pour ses 22 mois de détention "inopérante", il avait "bavardé" avec les enquêteurs au palais de justice de Mons. En "bon prince" il avait reconnu avoir participé en compagnie d’Adriano Vittorio, le "chef" de la filière boraine, à des repérages de magasins pour préparer des vols. Et de désigner les endroits visités: "le Colruyt de Nivelles, le GB à Houdeng-Goegnies et un magasin à Bruxelles".

(...) Bien vite avec quelques précisions supplémentaires, les policiers identifient le Delhaize du Fort Jaco à Uccle. C’est l’unique magasin attaqué avec un escalier qui descend pour les clients vers un sous-sol, comme décrit par Bouaroudj. Mais ce qui intéresse les enquêteurs, ce sont les précisions apportées. Et un détail qui vaut son pesant d’or s’il se révèle exact: "nous sommes restés entre une demi-heure et une heure dans le magasin à Uccle "puis Vittorio lui a demandé de l’attendre au café ‘Jacobs’ proche de ce Delhaize, "le temps pour lui d’aller rendre visite à un détective privé". Et Bouaroudj d’indiquer l’avenue du Fort Jaco jouxtant le Delhaize attaqué en 1983. C’est dans cette avenue que Vittorio s’est rendu le jour du repérage. Depuis sa première déclaration en 1990, les enquêteurs ont vérifié l'information. Il n’y a pas de détective privé résidant avenue du Fort Jaco ni à proximité. Par contre s’y trouvait au numéro 22, la brigade de gendarmerie d’Uccle dans laquelle Madani Bouhouche était redevenu simple gendarme en tenue suite à une sanction de sa hiérarchie. Pour lui, c'était insupportable et il se préparait début 83 à devenir pour le 1er avril de la même année, détective privé.

Eddy Vos attire l’attention du magistrat instructeur sur la visite rendue "au détective à Uccle" et le fait que Vittorio aurait parlé à Bouaroudj "d’explosifs dans des boîtes de nourriture afin de créer la panique dans la clientèle des grandes surfaces" et "d’un bateau et des égouts". Car Eddy Vos a bien entendu fait le rapprochement avec le projet de "racket" de grands magasins évoqué aux assises de 1994 lors du procès Mendez où Bouhouche fait figure de principal accusé.

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