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Topic: Afpersing Mestdagh

Vladimir Safar menaçait d'attentats des supermarchés Cinq ans en attendant les assises

En novembre 1987, M. Henry Mestdagh, propriétaire des grandes surfaces qui portent son nom, trouvait dans sa boîte aux lettres une bien désagréable missive. Un maître-chanteur anonyme lui réclamait la coquette somme de 80 millions. En cas de refus, ses magasins étaient menacés d'attentats. M. Mestdagh avait alerté la police judiciaire, comme l'avait d'ailleurs fait un certain Vladimir Safar, un jeune Yougoslave au passé assez chargé: il avait déjà été condamné pour escroquerie et extorsion en 1982 et 1984.

L'informateur était donc également le maître-chanteur mais un malheureux coup de fil donné depuis le palais de justice de Charleroi devait le confondre. Safar, ignorant que la ligne des Mestdagh était sur écoute, les avait contacté en sortant des locaux de la PJ où il était censé dévoiler aux hommes de la PJ, des informations sur les malfrats. Mis au courant, les enquêteurs avaient piégé Vladimir Safar sur le parking où devait se faire la remise de rançon.

Momentanément placé en détention préventive, Vladimir Safar était sorti de prison et, en septembre 1990, avait assassiné en plein centre de Charleroi, Boulevard Audent, son beau-père et blessé sa petite amie. Le Yougoslave avait été relâché et de nouveau arrêté pour une affaire de coups avec une nouvelle petite amie. Il avait retrouvé la liberté la semaine dernière.

Pour Me Mayence, Safar n'avait pas du tout l'intention de racketter les Mestdagh: son plan était plus subtil et ne visait qu'à obtenir une solide récompense pour services rendus. Son projet ayant échoué, et la tentative d'escroquerie n'étant pas punissable, il convenait de l'acquitter. Mme Denisty, qui présidait la 8e chambre a rendu hier un jugement dans un procès qui avait débuté en septembre 1990. Elle n'a pas, loin s'en faut, suivi l'argumentation de la défense et a condamné Safar pour tentative d'extorsion avec menaces à cinq ans de prison ferme: le maximum. Rendez-vous peut déjà être pris en cour d'appel.

Safar lui, est soulagé: il n'a pas été arrêté à l'audience et comparaîtra donc sans doute librement devant la cour d'assises pour assassinat.

Bron: Le Soir | Franco Megetto | 18/11/1992

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