Een brief van Jean-Claude Marlair, geschreven op 8 mei 2009 in Couvin.
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marlairfrasnes@hotmail.fr
Ceci n’est pas un appel à témoins. On sait ce qu’ils ont donné jusqu’à présent. Donc, j’en appelle directement aux auteurs, aux acteurs des tueries du Brabant wallon. Il n’entre pas dans mes intentions de me substituer à la justice ou aux polices du royaume. Je n’en ai aucun droit et, de plus, ces institutions pataugent bien toutes seules! Il ne m’appartient pas de juger, de condamner ni de punir. Des gens sont payés pour cela. Mon ambition de simple citoyen ? Comprendre, puis faire savoir afin que plus JAMAIS de telles extrémités ne revivent.
Au plus lourd de la Guerre froide, vous avez combattu avec vos armes, pour un idéal fabriqué de toutes pièces. On vous a instrumentalisé, vous étiez une arme, rien que cela ! Ce qui s’est passé en septembre et novembre 1985 était votre guerre, absurde et cruelle, pas plus justifiable que les bombardements sur Dresde en février 45 où 135.000 victimes payèrent pour RIEN! "A la guerre, on se bat avec le bâton que l’on possède!" dit un proverbe africain. Vous vous êtes trompé de bâton dans un combat qui n’était pas le vôtre et qui apparaît tellement dérisoire aujourd'hui. Et je sais que derrière tous excès, aussi condamnables soient-ils, se dissimule toujours une explication.
Vous aviez des parents, des enfants, des frères et des sœurs, des maîtresses, des proches, ... qui n’ont pu traverser ces années de violence sans y laisser une part d’eux-mêmes. Eux aussi ont le droit de savoir et ont des choses à dire. Le 08 mai 2005, René Haquin me disait en substance, plein de colère mais d’espoir encore: "Cette foutue prescription portée à 30 ans a empêché des aveux, rien que pour les primes! Mais j’y crois encore. L’un à l’article de la mort qui veut se libérer, l’autre plein de regrets et qui cherche la paix avec lui-même, oui, Jean-Claude, j’y crois encore!" Il avait raison, il n’y a rien d’inavouable.
Pour ma part, je parie sur l’homme. Quelle que soit l’atrocité des faits, il y a une raison ou une déraison et le pardon se trouve au bout du chemin pour qui veut alléger sa conscience en même temps que les douleurs des victimes directes et indirectes.
Suis-je un naïf ? Peut-être… Ma démarche est-elle stupide ? Peut-être aussi… Un esprit fêlé qui croit encore au Père Noël ? Que de choses réussies par de grands rêveurs !…
Je crois en, l’homme, je crois à ce qu’il y a de meilleur en lui, un point c’est tout. De grâce, contactez-moi, le temps n’a que trop duré ! Vous trouverez bien le moyen confidentiel et idéal pour me joindre. Je ne suis plus votre ennemi. L’ennemi, pour moi, est celui qui renonce, qui accepte l’inéluctable, qui banalise ce qui s’est passé à Braine-l’Alleud, à Overijse et à Alost.
Madame, monsieur, vous avez un rôle à tenir, le dernier sans doute, mais le plus beau: servir enfin la vérité! Est-ce cela de la naïveté? Alors, nous serons deux naïfs.
Marlair J.-C.